A 60 ans, vous êtes la liberté et l’atout qui font défaut. Dites-le !

> Isabelle Deprez :

Oui, alors que l’âge est présenté tous les jours soit comme une tare, soit comme une étape de transmission à d’autres, dit autrement l’Ancien monde parle au Nouveau monde, il y a un angle mort !

Et c’est de ne pas voir cet angle mort, qui finalement met l’âge dans ces deux cases, deux nouvelles prisons où personne ne se reconnait.
L’âge ce n’est ni une tare ni l’Ancien monde qui parle au Nouveau, ce sont deux choses très différentes:

• l’âge est une liberté
• et l’âge est aussi un atout pour voir l’éléphant dans la pièce !

C’est comme cela que je le vis, mais ce n’est pas comme cela que le comprenais il y a peu encore.

Car je n’avais pas les moyens de décoder ce qui se passait, j’étais trop jeune, trop immature, trop peu confiante en mes propres analyses.

Et c’est ce que l’âge m’a permis : décoder pour me sentir plus légitime dans mes analyses, décoder pour pouvoir être plus confiante dans ma manière d’interagir, décoder pour ne plus devoir rentrer dans des cases qui conviennent aux autres mais avoir cette liberté de pouvoir choisir la mienne et cette responsabilité de l’assumer aussi.

Je vous donne une illustration, 2003 je retournais sur les bancs de l’école, d’une grande école parisienne.
Je venais de ma ville de province. Jusque-là, je n’avais jamais vraiment posé mes valises pour réfléchir, vous savez ce que c’est que d’avoir une activité professionnelle intense, une famille, un emploi du temps consacré exclusivement à agir pour les autres ou pour soi !
Et me voilà pour la 1ère fois face à deux univers différents : Paris et la Grande Ecole prestigieuse. Et alors que jusque-là, je ne m’étais jamais sentie « inférieure », je me suis pris une claque, une claque que je ne comprenais pas. Et même si cette scolarité fut couronnée de succès, elle a laissé des traces douloureuses sur moi.

Voilà pourquoi, voilà ce que j’en ai perçu :

- Je n’écrivais pas « assez bien » .
Avec le décodage d’aujourd’hui voici comme je reformule : je n’écrivais pas dans les codes culturels de cet univers. Quand vous venez des Sciences, votre encodage ce sont plutôt les chiffres, les bullet points etc.

- Je n’étais pas assez « cultivée ».
Je reformule, je n’avais pas de connaissances ni littéraire, ni artistique, ni historique. Les Sciences Economiques et l’Entrepreneuriat n’entrant pas dans une culture que je ressentais, dans cet univers, comme la seule "honorable".

Cette claque, lorsque vous êtes jeune et immature, crée de la confusion et vous fait douter de votre façon d’être au monde, et crée aussi un sentiment d’infériorité.

Vous cherchez alors à le combler, en tentant d’accéder à ces codes, à cette culture qui vous apparaît comme le summum de la respectabilité. Une mer à remplir à la petite cuillère, quand vous n’y avez pas navigué dès le berceau. Mais vous n’avez pas les moyens de le comprendre car tout dans la société vous fait douter de votre valeur, si elle n’est pas conforme à cet « excellence » là.

Et c’est « cet état désirable » largement médiatisé, ou tout autre médiatisé aujourd’hui, je pense à ces nouvelles désirabilités construites comme « les start-uppers », les  « influenceurs » etc. , que vous n’arrivez pas à décoder parce que vous êtes jeune, parce que vous hésitez à vous autoriser à sortir«  du rang », à contester le statut quo, à oser la non-conformité.

Connaissez-vous l’expérience de Ash ?  Regardez attentivement cette vidéo.

C’est pourtant bien cette audace de la non-conformité qui fait que l’on peut voir l’éléphant dans la pièce !
Et quand les entreprises voudront vraiment gagner la partie, voir l’éléphant dans la pièce, elles comprendront ce que l’âge est vraiment. Un atout, parce qu’avec lui on peut s’autoriser à ne pas être conforme et prendre ce risque.
Sauf si, je reviens à mes propos tout au début, on emprisonne l’âge dans la « transmission du savoir » (l’Ancien monde parle au Nouveau) ou « l’âge comme une tare ». Ces 2 cases empêchent la libération que constitue la maturité. En emprisonnant et en créant des peurs, on broie, on écrase son potentiel de libération de la parole, de contestation du conformisme et d’accès à d’innovation !

L’âge permet, avec le recul que j’en ai désormais, une véritable maturité émotionnelle qui autorise la LIBERTE, une compréhension beaucoup plus distanciée et plus vaste des situations, et surtout est un ATOUT incroyable à qui veut vraiment gagner la partie !
 

Alors courage mes ami.e.s,
choisissez Votre vérité au milieu des attentes des autres et avancez malgré le regard posé sur vos pas ! 

J’ai 60 ans aujourd’hui, je suis une femme, j’aime ma liberté, et je vous…

Ah oui, parce que j’aime décoder et aider les autres à faire de même, j’ai aussi écrit « La Femme expliquée à nos amis les hommes », « Réenchanter le travail, c’est possible ! » et co-écrit « Atteignez votre NirNana professionnel ».

Voilà, je pars souffler - avec joie - mes magnifiques 60 bougies !

Isabelle Deprez