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Comment développer sa résilience ?


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Dans la vie, développer sa résilience est vivement conseillée. Grâce à cette aptitude, incarnée par le roseau, souple et flexible qui jamais ne rompt, nous sommes plus à même d’encaisser les coups. Si elle est innée chez certains, elle peut tout-à-fait se cultiver chez les autres. Comment ? Notamment à travers cinq façons de changer son regard sur sa vie.

Je me considère comme un(e) survivant(e) plutôt qu’une victime

Le psychiatre et écrivain Boris Cyrulnik, connu pour avoir popularisé le terme de résilience, en est un exemple significatif : d’origine juive, il échappe aux nazis pendant la seconde guerre mondiale, après avoir perdu sa famille dans les camps de la mort. Elément déclencheur de son destin, il deviendra le psychiatre que l’on connaît, transformant sa souffrance en rage de vivre. « Un coup du sort est une blessure qui s’inscrit dans notre histoire, ce n’est pas un destin », témoigne-t-il souvent. Ces épreuves, lui et beaucoup d’autres les ont métamorphosées en trouvant leur propre moyen de guérison, afin de dépasser le processus de deuil lors d’un choc émotionnel ou d’une expérience douloureuse. S’inspirer de ces survivants de la vie donne une certaine énergie. Je vous conseille aussi vivement de relire les mythes et les histoires positives qui n’ont cessé d’explorer le thème de la résilience. S’y replonger est un bon moyen de prendre conscience de ce qui nous relie à notre condition humaine.

Je prends soin de moi

Quand on a été balloté par la vie, l’une des tâches les plus ardues est de retrouver l’estime de soi. Reprendre en main son existence ne peut se faire qu’en se posant, en prenant le temps, en respirant calmement, en laissant son imagination s’exprimer à travers sa créativité, en pratiquant une activité physique pour se régénérer dans tous les sens du terme. Il s’agit ni plus ni moins de se mettre en mode « pause ». A l’écoute de ses ressentis, on peut petit-à-petit les apprivoiser. Une des méthodes consiste à se détacher d’une situation en endossant le rôle non pas d’acteur, mais de spectateur de soi-même. On appelle ça la méta-position. On peut aussi confier son fardeau à une personne empathique au regard neutre, qui va agir comme un miroir pour nous amener à mieux comprendre les émotions qui nous traversent. Il se crée alors une dissociation qui a pour effet immédiat et systématique de diminuer leur intensité. Le mental cesse enfin les allers et retours entre passé et futur, sources d’anxiété, pour se fixer dans le présent et donner du sens à ce qui arrive.

Je contrôle mon stress

Après des événements douloureux, le corps et la tête ont encaissé un stress élevé, qui a saturé notre corps en adrénaline. Qui ne connaît pas la perte de ses moyens, de ses capacités de concentration et de discernement, les mains moites, la gorge sèche, le teint blafard quand la peur s’empare de nous ? En avoir conscience, prendre du recul, en parler pour ne pas fuir dans l’alcool, le tabac ou toute autre addiction, permet de mieux le maîtriser. Car autant le stress est bénéfique à petite dose pour nous faire avancer et nous dépasser, autant il est délétère quand il est trop élevé. Méditation, pratique du yoga ou toute autre activité de recentrage sont appropriées pour retrouver un équilibre de vie.

Je domine ma peur

Ah cette peur, c’est notre ennemi n° 1 ! Elle est partout, elle est protéiforme, et pas seulement chez certains, mais chez tout le monde. Ce qui fait l’unique différence entre ceux qui la dépassent et ceux qui restent tétanisés, c’est une propension à ne pas l’écouter. Surmontez-là avec courage, et votre estime de soi grimpera en flèche !

J’utilise mes forces dominantes

Cultiver un regard optimiste sur la vie, porter son regard vers ce qui va plutôt que ce qui ne tourne pas rond, aller chercher en soi ses propres capacités à résoudre des problèmes, faire appel à l’humour et à l’empathie, s’entourer d’amour, toutes ces pistes sont bonnes pour développer sa résilience, et cultiver, envers et contre tout, l’émerveillement.

Les épreuves jalonnent la vie, et la résilience nous permet de mieux voyager à travers les montagnes russes. La chanson d’Emmanuel Moire, « Beau malheur » entendue sur toutes les ondes il y a quelques années, ne parlait que de ça : de ce processus de réparation et d’adaptation face à l’adversité. Dans un autre registre, pour (re)trouver un sens à sa vie et l’espoir en l’avenir, quand on a l’impression que tout va mal, rien de tel que de relire cette phrase de Jean-Paul Sartre : « L’important n’est pas ce qu’on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait de nous ». Envolez-vous au-dessus de vous, sortez du cadre trop étroit qui vous étouffe, et soyez-en assuré, en prenant de la hauteur, vous verrez, la vue est plus belle d’en haut.

Isabelle Deprez


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