Je ne sais plus vraiment ce qui m'avait motivée mais je m'étais inscrite à cette masterclass. Le plaisir d'échanger avec Ahu dont j'avais aimé l'authenticité lors de nos rencontres il y a quelques années. Oui, c'est cela, son talent à "Etre elle-même". C'est d'ailleurs le thème de son intervention ce matin, comment cultiver cette aisance que l'on nomme l'alignement dans l'un de mes métiers, celui de coach.
Cela fait des mois, que la solitude liée à ces visio incessantes, me coupe les ailes. J'ai besoin de la proximité des corps, des yeux et des sourires. Et cette distance contrainte, je le sens, aspire mon énergie vitale. Comme un vide en moi qu'aucune lecture, ni musique ne remplit. Mon cours de dessin chaque semaine, esquisse les contours de cette antre. Puis les referme, le temps de quelques croquis où j'entre dans mon flow, cette concentration joyeuse où explosent courbes et mouvements. Mon art de la ligne, qui souligne la vie, en noir sur blanc, sans gris. Dénudés coups de crayon. Contrastes entre cette tension et ce vide grandissant. Et de me souvenir alors de ce livre qui m'avait tant marqué enfant. Les images de ces cloisons enserrant une vie ou métamorphose d'un parcours, le sens s'étiolant.
Merci Ahu d'avoir réveillé ma blessure ce matin, de l'avoir rendue si insupportable, que l'action s'en est suivie immédiatement.
Isabelle Deprez