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Comment devenir une véritable femme d'affaires


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Isabelle Deprez s'est exprimée sur le thème de l'entrepreneuriat féminin dans le magazine Challenges. 

Dans l'article ci-dessous, des précisions apportées depuis 2014, grâce à la recherche académique et des compléments apportées par les travaux et expériences d'Isabelle Deprez.

Découvrez aussi notre nouvel article : 7 conseils pour réussir sa vie professionnelle 

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7/03/2014

"Statistiquement et en moyenne, les femmes sont moins audacieuses que les hommes en affaires, rapporte Isabelle Deprez, directrice scientifique du programme 'Femmes et dirigeantes' à l'ESCP-Europe, speaker et coach.

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Mise à jour 2023 :

Il s'avère qu'il ne s'agit pas d'aversion au risque mais d'une manière de concevoir la croissance différemment. Les entreprises dont la gouvernance est mixte ou qui sont pilotées par des femmes ont une croissance plus durable et une rentabilité meilleure que celle conduites par les hommes, sur un horizon plus long. La Science progresse !

Cela ne veut pas dire qu'elles ne réussissent pas. Toutefois, elles développent moins leur activité, osent moins, et prennent moins de risques. Ce ne sont pas des stéréotypes. Il est avéré qu'en moyenne, elles ont une plus forte aversion au risque", ajoute la coach qui cite une étude intitulée 'Femmes dirigeantes en PME: Bilan et perspectives'.

"En revanche, leur performance est très régulière, bien plus que celle des hommes. On constate moins de pics vers le haut… mais aussi moins vers le bas", précise-t-elle. 

A quoi c'est dû ?

"Il existe déjà un premier frein qui tient à la représentation que les femmes ont d'elles-mêmes et qui vient de l'éducation, de la culture, de ce que véhiculent les médias, explique Isabelle Deprez. Par exemple, une petite fille à qui on demande de rester sage à la maison sera peut-être moins combative qu'un petit garçon qui de son côté ira jouer au football dehors avec ses copains. De même, on ne compte pas les émissions de télévision qui propose des hommes en tant qu'experts alors que les femmes sont interrogées pour leur témoignage. Autre illustration frappante, on dira un chef, mais une bonne cuisinière…

Les femmes ont ainsi parfois du mal à s'imaginer en grand. Mais les choses évoluent dans le bon sens", note la coach.

"Nous ne sommes pas d'accord avec cela, répond en choeur un groupe d'entrepreneures réunies, mardi 4 mars, à une 'soirée ateliers entrepreneures' organisée conjointement par BNP Paribas et WBMI (association de mentors bénévoles ouvert aux femmes qui ont développé leur activité depuis plus de trois ans). On est entrepreneure ou on ne l'est pas, ça n'a rien à voir avec le fait d'être une femme".

Il n'empêche que "seulement 30% des entreprises sont dirigées par des femmes, alors qu'elles représentent environ la moitié de la population active. Et que par ailleurs, seules 30% des créations d'entreprise sont effectuées par des femmes", souligne Marie-Claire Capobianco, directeur des réseaux France et membre du Comité exécutif de BNP Paribas et co-auteure, avec Martine Liautaud de Entreprendre au féminin mode d'emploi (éditions Eyrolles).

Voici certaines astuces qui pourront aider les femmes qui souhaitent développer leur activité et qui n'osent pas ou ne savent pas comment faire.

Enlever cette paire de lunettes déformantes qui biaise la réalité

"Les femmes doivent prendre conscience qu'elles possèdent toutes les qualités requises pour entreprendre", assène Isabelle Deprez.

Dans la vidéo ci-dessous, elle explique comment se construisent ces lunettes déformantes et comment s'en prémunir.
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Rester soi-même tout en étant vigilante

Quand on lance sa propre activité, il est essentiel de faire quelque chose qu'on aime, dans un domaine qui nous intéresse. C'est cela, rester soi. De même que de conserver son caractère avec ses qualités et ses défauts, sa sensibilité de femme qui peut être un atout. "Pour autant, il est très utile de prendre conscience de la représentation que l'autre de nous. Car même si, en tant que femme, on enlève sa paire de lunettes culturelle, notre environnement garde cette vision déformée de ce que représente une femme. Une vision qui peut être culpabilisatrice, par exemple vis-à-vis d'une mère qui veut développer son business et qu'on imaginera facilement abandonner ses enfants par la même occasion", déclare la coach. 

"Pour parer à cela, il suffit d'enfiler un masque social dans certaines situations à enjeux. Par exemple, en adaptant les codes du langage de son interlocuteur. Cela peut se traduire en parlant de façon plus explicite quand on est face à un homme, en utilisant plus facilement le "je" au lieu du "nous". Tout ça permet de gagner en crédibilité, en force et en impact. En résumé, il faut définir son rôle et le jouer."

Faire du business pour gagner de l'argent!

C'est le message lancé par Evelyne Platnic-Cohen, fondatrice de Booster Academy, un centre d'entrainement intensif à la vente. "Créez un marché où il y a des enjeux de croissance. Soyez ambitieuses et n'ayez pas d'état d'âme à développer votre activité et à vouloir qu'elle soit la plus profitable possible".

Cela est d'autant plus vrai quand on sait que les femmes se rémunèrent 20% de moins que leurs homologues masculins. C'est du moins ce qui ressort d'une enquête réalisée par des économistes du Babson College auprès de patrons et patronnes de petites entreprises aux États-Unis. L'enquête ajoute néanmoins que lorsqu'elles prennent conscience de cela, six mois plus tard, l'écart de salaire se réduit à 8%.

Oser demander

"On constate que les femmes ont tendance à cultiver des liens forts et de proximité. Or pour faire du business, il faut aussi développer des liens fiables. Même si le réseautage est souvent mal perçu chez les femmes, il faut l'exploiter, ça n'a rien de sale et c'est très utile en affaires", assure Isabelle Deprez.

Auteure de 2 ouvrages sur les femmes, dans la vidéo ci-dessous Isabelle vous invite à découvrir freins et biais inconscients.

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Se faire accompagner

Parmi les moyens pour se créer des contacts, on peut faire partie d'un réseau. La speaker et coach Isabelle Deprez conseille d'adhérer à un réseau professionnel de femmes (pour le soutien) et à un réseau mixte pour aller plus loin dans le business.

Dans leur ouvrage Entreprendre au féminin mode d'emploi, Marie-Claire Capobianco (BNP Paribas) et Martine Liautaud, banquière d'affaires, présidente de Liautaud&Cie, et fondatrice du Réseau WBMI, donnent une liste fournie de réseaux d'accompagnement financiers et non financiers, spécifiques aux femmes ou mixtes.

Savoir s'entourer

  •  Solliciter des experts. Il peut s'agir de mentors qui peuvent aider à définir les étapes de croissance de votre business (réussir à sauter les paliers qui existent dans ses résultats: de 800.000 à 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires à entre 2 et 4 millions etc). Cela peut être pour trouver des aides de financement -qui est quand même une préoccupation centrale de l'entreprise- auprès de son banquier, de la BPI, etc.
  • Savoir s'entourer et ne pas hésiter à externaliser. Quand on dirige une PME, on ne peut pas être pointu dans tous les domaines. Aussi, faut-il être bien entouré dans certains postes clés: conseil juridique, expert comptable.

"Le taux de pérennité de la société d'un entrepreneur accompagné, hommes et femmes confondus, est pratiquement deux fois supérieur à celui de ceux qui s'en sont passés, rapporte Frédérique Clavel, à la tête de l'APCE (Agence pour la création d'entreprise) et citée dans le livre de Marie-Claire Capobianco et Martine Liautaud. A cinq ans, 80% d'entreprises survivent quand elles ont été accompagnées, contre 50% en moyenne".

Oser se mettre en scène

"On constate que la crédibilité professionnelle en France est associée à trois mots: appartenance à des clubs, des réseaux, savoir et performance", indique Isabelle Deprez.

Concernant le savoir: demandez-vous si vous faites partie d'une association d'anciens de grande école par exemple.

Quant à la performance: "dans notre culture franco-française, cela exige un effort de la part des femmes pour savoir étaler les galons quand c'est nécessaire", fait remarquer la coach. Or pour asseoir sa crédibilité professionnelle, il ne faut pas hésiter à se présenter avec tous ses titres par exemple".

Femme et entrepreneure, c'est bien sûr possible !

Soutenue par la dynamique équipe de BPI France, Isabelle Deprez a créé 2 dispositifs qui ont pour objectif :

  • De donner une meilleure connaissance des spécificités de l'entrepreneuriat féminin. 
  • De sensibiliser et d' outiller l'écosystème entrepreneurial afin de multiplier les créations d'entreprises viables et à potentiel, par les femmes, sur l'ensemble du territoire national. 
  • Elle propose également des conférences sur ce thème.

 

Interview 2024 d'Isabelle Deprez


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