Comment être acteur de son bien-être au travail ?
Tension au travail, malentendus, fatigue nerveuse, baisse de concentration et de motivation, impression d’isolement et j’en passe. Tant de maux ont pris de l’ampleur ces dernières années dans les entreprises. La considération des RPS (Risques PsychoSociaux) est alors devenue un enjeu sociétal dans le domaine de la santé au travail. Dans un tel contexte, comment faire pour que la sécurité, la confiance et la reconnaissance deviennent aussi prioritaires que la rentabilité ? Pistes de réflexion.
« Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être. Mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre ».
Marc Aurèle
Des responsabilités partagées
Même si la politique de qualité de vie au travail passe par davantage de leadership et de communication de la part des directions, il s’agit aussi de créer les conditions pragmatiques pour que les gens créent eux-mêmes leur bonheur. Un bonheur bien sûr au service de la performance, seulement pas à n’importe quel prix ! Le plus terrible pour un collaborateur ? Avoir l’impression d’être un pion interchangeable ou un objet qu’on peut déplacer. Mais ce sujet est l’affaire de tous. Si le dirigeant a la responsabilité de favoriser un environnement agréable, avec des horaires souples, ou la création d’événements participatifs par exemple, ils doivent aussi outiller les managers intermédiaires et mettre l’accent sur le renforcement des propres ressources de l’individu(*). Et chacun, à son poste, doit veiller à une certaine assertivité. Même si exprimer ses attentes et ses besoins, demander de l’aide, ou anticiper un burn out en détectant un hyper-investissement n’est pas forcément naturel. Surtout quand nos croyances et nos représentations sont tenaces ! Heureusement, cela s’apprend ! Prendre du recul, relativiser, identifier ses indicateurs de réussite et gagner en autonomie semble possible. Puisque d’autres ont réussi…
Bienvenue à la philosophie de vie lagom
Lagom ? En suédois, cela signifie « ni trop, ni trop peu, juste assez ». Les pays nordiques sont bien connus pour être des adeptes du bonheur et les suédois vont même jusqu’à tester en ce moment la journée de travail de 6h. Déjà les changements semblent notoires : le personnel est plus heureux, plus productif et plus créatif. Et ce n’est pas tout : fika est aussi le nom de la fameuse pause-café que nous connaissons tous. Seulement en Suède, elle est obligatoire au moins deux fois par jour à heure fixe ! « Des études montrent que les gens qui font des pauses au cours de la journée ne travaillent pas moins. Au contraire, l’efficacité peut être améliorée par ces moments », atteste l’universitaire suédoise Viveka Adelsward. Une piste parmi d’autres pour créer du lien et donner du sens à ses actions dans une atmosphère propice au travail et dans la bonne humeur !
La France aussi en pleine exploration
Mais pas besoin d’aller jusqu’en Suède pour trouver des expérimentations intéressantes. L’entreprise Nikita, par exemple, a voulu développer son agilité afin de s’adapter aux attentes de la génération Z notamment. « Télétravail, réunions en mode ateliers, projets transversaux sur base de volontariat ont fait partie des premières actions. Nous sommes allés jusqu’ supprimer le middle management. (…). Mais au final, on a opté pour un management personnalisé qui n’est pas dans le contrôle (…). Aujourd’hui, le groupe fonctionne très bien. Le collectif a trouvé un équilibre. Et l’agence aussi », témoigne Valérie Doussinault, DG de cette entreprise basée dans le Nord.
Je vous invite à retrouver d’autres témoignages et bonnes pratiques dans mon dernier livre
« Réenchanter le travail, c’est possible !».
Isabelle Deprez