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Comment prendre les bonnes décisions ?


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Tous les jours, nous devons prendre de multiples décisions, plus ou moins impactantes. Parfois, on se pose de nombreuses questions avant de trancher, quand d’autres fois, la réponse semble évidente. Mais peut-on faire évoluer notre prise de décision ? Peut-on « fabriquer » de bons décideurs ? Comment qualifier une bonne décision ? Le sujet est complexe et touche autant la sphère privée que professionnelle. Il mérite donc qu’on s’y attarde en cette rentrée, puisque les décisions prises en septembre auront des répercussions tout au long des prochains mois.

« Réfléchis avec lenteur mais exécute rapidement tes décisions ».

Isocrate

Décider = un art

Naît-on bon décideur ? Ou le devient-on ? Dans tous les cas, en entreprise le manager devrait détenir en priorité cette qualité. Pour la première fois, un baromètre – Le baromètre Décisions MPI-IFOP – a révélé en début d’année les résultats sur la thématique. Il en ressort que « la capacité à prendre des décisions est la qualité première que les Français en poste mettent en avant chez leur responsable hiérarchique direct. ». Cette affirmation se constate surtout dans les TPE. Mais dès qu’on se penche sur la question dans les grands groupes, 54% des salariés estiment que leurs managers ne sont pas choisis pour leur aptitude à décider ! La prise de décision ne serait pas le propre des managers ? Certes, tous et toutes n’ont pas cette faculté. Elle est en effet un talent qu’il conviendrait de faire grandir. Mais pourquoi un tel écart entre petite et grande entreprise ? Le vivier serait-il plus pauvre dans les plus grandes ? Ou ne serait-ce plutôt le contexte qui l’appauvrit ? Car lorsqu’il est question de trancher, s’invite immédiatement la notion de prise de risque. Fait-elle bon ménage avec la gestion d’une belle carrière dans les grandes organisations ? Rien n’est moins sûr. L’ « artiste décideur » serait bien à même de réfléchir à la façon dont il peut déployer son talent, car à trop vouloir entrer dans le moule des process et de la standardisation propres aux grandes bureaucraties, il coure un risque majeur : celui d’éteindre dangereusement sa propre flamme. Cela dit, le constat n’est pas encourageant : en matière de prise de risque dans la décision, les grandes organisations semblent lentement s’enliser…

Des décisions, mais pas n’importe comment

Alors par où commencer pour manier cet art avec vélocité, dans sa carrière comme dans sa vie personnelle ? Avant tout par la connaissance de soi. Auto-évaluer les mécanismes de son cerveau en s’observant ou en faisant appel à un regard extérieur permet de sculpter son discernement et de mettre toutes les chances de son côté, pour prendre les bonnes décisions.

« Le management est l’art de prendre des décisions à partir d’informations insuffisantes ».

Roy Rowan

Savoir prendre des risques, puis les assumer peut faire transpirer. Mais une fois identifiées les caractéristiques de sa prise de décision – avez-vous une approche rationnelle et analytique ou plutôt basée sur les émotions ? – il est plus facile de ne pas tomber dans les nombreux pièges liés à nos automatismes. Afin de conduire ses équipes – ou sa famille ou tout groupe – dans des contextes incertains, il convient de développer une personnalité courageuse, au caractère fort et à la vision claire et déterminée. Mais désormais, cela ne suffit plus ! Être agile, prendre en compte l’épanouissement des collaborateurs, faire preuve d’empathie tout en prenant souvent des décisions sur le champ sont des qualités souvent exigées par notre société en accéléré. Il s’agit de capter dans l’air ce qui n’est pas toujours visible ou dit, de s’imprégner des atmosphères, de mettre de côté les stéréotypes et le déterminisme de son cerveau, pour innover et concilier solution commune et personnelle. Un vrai défi !

« La plus grande difficulté n’est pas tant de prendre des décisions que de les assumer ».

Serge Uzzan

Faire appel à la logique ET à son intuition = le secret

L’enlisement des grandes organisations n’est pas une fatalité. Certaines ont ressenti la nécessité de virer de bord et redonnent la main aux managers, en autorisant prises d’initiatives, intuition et droit à l’erreur, donc capacité à décider. Car qui mieux que l’expert en son domaine, à savoir le manager, pourrait mieux conjuguer intuition et capacité d’analyse pour trancher ? Le cerveau est ainsi fait, il stocke loin de la conscience les informations liées à votre vécu et lorsqu’il s’agit de décider, si vous l’y autorisez, il complète votre raisonnement par ces fameuses émergences que vous ne vous expliquez pas. La dynamique émotionnelle fait partie de ce jeu subtil, elle vous est très utile. Et pourtant, je me garderai bien de vous inviter à la prendre « en l’état », car elle fait partie de ces automatismes manipulables à loisir qu’il conviendrait de connaitre, enfin ! C’est donc bien d’une revalorisation et d’une formation à la prise de décision dont il devrait être question en entreprise, et tout particulièrement dans les plus grandes, afin d’opérer les bons choix. Ceux qui orientent l’organisation vers sa réelle performance.

En résumé, prendre du recul sur ses propres comportements (seul ou en faisant appel à un professionnel) pour mettre en lumière ses zones d’ombre est sûrement le meilleur moyen de devenir un meilleur décideur. Mais gardez à l’esprit que dans tous les cas, si une bonne décision semble avoir été prise, elle ne pourra se confirmer… qu’avec le temps. Alors allez-y, tranchez une fois que vous avez fait le tour de la question, et ensuite, passez à autre chose. Le futur se charge du reste.

Isabelle Deprez


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