Pourquoi un tel engouement pour le coaching ces dernières années ?

Notre société, malade, a bien du mal à trouver une alternative à des repères idéologiques traditionnels révolus. Face à ce vide, une solution émerge : chercher en soi les réponses et les bons appuis pour une vie épanouie. Mais devant cette hyper responsabilisation des individus sous pression, où les mots efficacité, perfection, immédiateté et multitâches font partie du quotidien, l’anxiété gagne du terrain. Et c’est là que le coaching peut apporter des solutions.

En entreprise, dans le couple, dans la parentalité et tous les aspects de la vie, un professionnel peut permettre de faire prendre du recul, de se poser les bonnes questions, pour éviter d’aller dans le mur.

Si un coach n’est pas un thérapeute, il a pourtant en sa possession des outils spécifiques utiles pour guider et accompagner celui qui demande de l’aide. Et c’est vrai, nous sommes nombreux à avoir choisi de devenir coachs. Il est tellement gratifiant d’emmener l’autre vers sa vérité : au moment où il atteint ses objectifs, son regard devient vif et scintillant et le monde entier s’éclaire avec lui.

En parlant d’éclaircissement, je pense aussitôt à cette citation de Leonard Cohen : « Il y a une fêlure dans chaque chose, c’est par là que la lumière passe». Elle montre à quel point avoir des failles et être vulnérable – ce qui est intrinsèque à chaque individu – est peut-être notre plus grande force.

Mais encore faut-il remettre notre vulnérabilité entre les mains de professionnels compétents : il ne suffit pas de connaître quelques notions de philosophie, de psychothérapie, de techniques vaguement apprises ici ou là. Tout bon coach se forme dans une école qui a fait ses preuves, où il s’exerce à pratiquer son métier de façon encadrée, à l’aide d’un dispositif clair.  Il obtient à l'issue de sa formation, si celle-ci est reconnue par les fédérations professionnelles, une certification, gage du succès de son parcours et de la réalisation d'un examen final.

Très souvent, il opte pour une spécialisation: coaching de cadres en entreprise, coaching de dirigeants et d'entrepreneurs (ce qui est mon cas personnel), de vie, de soutien scolaire etc.  Son expérience de vie, son parcours professionnel précédent,  sa connaissance de certains secteurs d'activités, son appétence pour un angle particulier du métier de coach a pu être décisif dans ce choix.  

Un coach sérieux se forme en permanence . Qu'il s'agisse d'acquérir des fondamentaux en neurosciences, d'approfondir la psychologie, de s'approprier de nouvelles méthodologies d'accompagnement, il est chaque année de retour sur les bancs de l'école afin de renforcer son professionnalisme. 

Si ce n’est pas le cas, passez votre chemin. Des vendeurs de poudre de perlimpinpin, il y en a toujours eu et en période de crise peut-être plus encore. L’intuition et la raison sont de bons indicateurs pour permettre de s’adresser à la bonne personne, qui saura écouter et accompagner avec tout le sérieux requis. Il s’agit souvent d’une histoire de feeling, parfois même de destin. Et si la magie opère, il n’y a rien de magique dans le coaching. Tout est question de méthode bien maîtrisée pour qu’elle permette un ancrage dans la vraie vie.

Je ne peux nier que le coaching sous toutes ses formes a le vent en poupe. Il répond à un besoin de l’être humain de se recentrer sur l’essentiel alors que le monde se disloque. D’un côté, il y a la demande, et de l’autre il y a l’apparition d’un mouvement d’ampleur pour aider son prochain. Dans la confusion générale se mêlent aussi parfois altruisme et spiritualité, pour ne pas dire ésotérisme. Doit-on tout mettre dans le même panier ? Surtout pas ! La société évolue, les réponses à des situations inédites aussi. Alors il nous reste le bon sens. On peut choisir un coaching, une passion exutoire comme l’art, trouver sa propre réalisation au travail, aux côtés de ses enfants, d’un ami, voire d’un mentor. Peu importe, l’essentiel étant de trouver le bon véhicule, la bonne personne qui saura créer du lien, mettre en lumière ce qui demande à émerger. Pour faire ressortir ce qu’il y a de plus juste en soi. Et souvent, un interlocuteur neutre qui offre un espace de parole, le droit à l’erreur ou au questionnement, est salvateur. Ou pas. Tout est une question … de rencontre. Et ça, au-delà des modes, c’est intemporel.

Isabelle Deprez, coach de dirigeants