Dans le monde VUCA (Volatile, Uncertain, Complex, Ambiguous) dans lequel nous vivons, comment pouvons-nous, à notre échelle, transformer les crises, agir sur l’environnement, lutter contre les maux de notre société malade ? Est-ce prétentieux et naïf de croire qu’on peut le faire ? Voilà deux questions que je me pose souvent. Et je constate presque tous les jours que je ne suis pas la seule. Vous aussi ? Et si on s’aventurait à trouver quelques solutions pragmatiques ?
Tourner le regard vers soi
Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté, je vois de plus en plus souvent passer la citation de Gandhi : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ». Elle est tellement vraie. Et pourtant, à force de la lire, je ne la vois plus. Si bien que je préfère celle d’Anne Franck : « La chose importante à garder en tête est qu’il ne faut jamais attendre une minute pour commencer à changer le monde ». C’est à partir de cette phrase que j’ai envie ici de me questionner sur le futur et sur ce qui nous attend, demain, dans un an, dans vingt ans. Parce qu’aujourd’hui, nous avons ce pouvoir de changer le cours des choses, mais l’aura-t-on toujours ? Et puis, assaillis d’informations, de nouvelles technologies, de course à l’efficacité, à la productivité, l’anxiété monte, monte, monte. Comment faire face ? Et bien, à mon avis, en commençant par tourner le regard vers soi, pour y voir plus clair. En prenant comme point de départ la connaissance de soi, je crois que c’est un bon début. S’observer d’abord, se donner le droit à l’erreur en osant, en testant, tout en questionnant ses certitudes, tirer avantage de ses forces, développer nos intelligences multiples, voilà pour moi la porte d’entrée pour, ensuite, construire avec les autres.
Se relier pour innover
Une fois nos forces identifiées, il importe ensuite d’en faire profiter les autres. Car c’est bien grâce à la diversité des talents que nous pourrons « changer le monde ». Il n’y a qu’à regarder le documentaire « Demain » pour ne plus en douter, porté par Cyril Dion et l’actrice Mélanie Laurent. Des solutions, il y en a si nous faisons appel à la transversalité des approches et à une pensée systémique dans un univers complexe. C’est la condition sine qua non. Alors relevons les manches pour donner le meilleur de soi, en plongeant dans ce qui nous rassemble, en devenant entrepreneur de sa vie. C’est la seule façon selon moi d’empêcher le bateau de couler. Et il en faut de la force et du courage pour y croire ! Alors autant puiser en soi d’abord, puis dans les autres pour la trouver.
Devenir acteur plutôt que spectateur
Aussi, devenus responsables de nos vies et liés aux autres, nous devons faire preuve d’agilité afin de nous adapter dans l’agitation générale. En travaillant par exemple notre état d’esprit pour qu’il soit toujours en croissance, sans jamais cesser d’apprendre. En renforçant notre esprit critique, notre audace, notre raisonnement et notre intuition, indispensables pour avancer dans le brouillard. En conjuguant ces qualités, je veux croire que nous serons à même de résoudre les nombreuses crises actuelles. Enfin, je pense que c’est en créant des émotions, en nous reliant aux autres à travers elles, que nous pourrons être acteurs plutôt que spectateurs. Aligner le cœur et l’esprit est sûrement une des recettes pour remplacer la crainte par la curiosité et la lassitude par l’envie.
Alors plus que jamais, soyons ni optimiste, ni pessimiste mais mobilisés, pour reprendre les termes du généticien Axel Kahn.
Isabelle Deprez