Etre femme en 2017 est encore un vrai sujet… L’actualité est là pour nous le rappeler.
Mais au fond, dans toutes les sphères de la vie mais surtout dans le monde du travail, comment assumer notre féminité, en être fière, en faire un atout et une force ?
Comment faire pour que nos filles et nos garçons puissent, demain, trouver chacun leur place, au-delà des questions de genre, dans une saine singularité ?
Et surtout, comment apporter plus de yin dans une société un peu trop yang ?
Lutter contre une société aseptisée
En cinquante ans, aussi bizarre que cela puisse paraître, le nombre de femmes à des postes à haute responsabilité n’a pas ou très peu augmenté.
Cela en dit long sur notre société… C’est Sheryl Sandberg, directrice des opérations au siège social de Facebook, dans son allocution qui avait fait sensation en 2010, qui le rappelle dans sa conférence TEDx.
Et comment vous dire à quel point je suis restée perplexe dernièrement quand un dirigeant d’entreprise que je ne citerai pas m’a dit qu’il était préférable que les femmes ne se fassent pas remarquer dans leur tenue vestimentaire ?
Qu’elles devaient plutôt se conformer à une tenue passe partout pour mieux se fondre dans le paysage ? Tailleur gris, noir ou marron, sans touche de fantaisie, voilà bien de quoi, au 21 siècle, avoir le moral en berne… Si les dirigeants old school ne comprendront peut-être jamais (je dis peut-être car il n’est jamais trop tard pour évoluer) l’importance de s’affirmer en tant qu’individu pour mieux se réaliser, il est fondamental que les nouvelles générations s’emparent de ce sujet pour que les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Oui, mais comment ?
La première étape consiste à partir de soi : en prenant conscience de ses failles, de sa vulnérabilité, de son histoire en tant que femme. Et en retournant la situation en transformant le tout … en force !
« Quand sera brisé l’infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle,
elle sera poète, elle aussi ! »
Arthur Rimbaud
Faire de la féminité une force
Souvenez-vous…
Bien avant la naissance des Dieux, l’humanité était placée sous la protection de la Mère universelle, créatrice des mondes.
Cette très longue culture de la Mère fut attaquée en plusieurs vagues, à partir de la fin de l’âge du Bronze, par le nouvel ordre du Père dominant. Il a donc existé d’autres systèmes culturels que celui, au modèle unique, que nous connaissons aujourd’hui, du viril conquérant !
La philosophe Françoise Gange le rappelle dans son livre, Avant les Dieux, la Mère universelle. Eh oui, les hommes avaient tellement peur de la puissance des femmes qu’il fallait absolument la remplacer par leur propre pouvoir.
Dans les moments de doute, gardons à l’esprit cette part de puissance que les femmes détiennent. Non pas pour aller contre les hommes, mais bien pour nous affirmer dans notre singularité, sans fard et sans honte, sans étouffer notre force créatrice. Je ne parle pas ici de porter des décolletés plongeants ou des mini jupes – sauf si vous en avez envie – mais d’ETRE femme en suivant vos aspirations les plus profondes. En vous rappelant que vous avez toutes les capacités pour réussir, prendre votre place, sans prouver plus que les hommes, sans vous sous-estimer.
Ce n’est que comme ça que l’humanité, réconciliée avec ses deux moitiés, féminine et masculine, pourra avancer dans le bon sens.
« Si vous enseignez à un homme, vous enseignez à une personne. Si vous enseignez à une femme,
vous enseignez à toute la famille. »
Proverbe indien
Tout choisir
Choisissez tout, notre actuelle Ministre chargée des affaires européennes, Nathalie Loiseau le revendiquait en 2016 dans un essai quasi autobiographique.
Le titre invite au débat, car je ne vous dis pas le nombre de fois où l’on m’a dit qu’il était impossible de tout avoir. Mais l’auteure rappelle à quel point on a depuis des lustres « encouragé les filles à la discrétion, pour ne pas dire à la transparence (…). Les bonnes élèves sont des enfants sages et des jeunes filles invisibles. »
Comment, avec une telle éducation à la modestie, ne pas éprouver un sentiment d’infériorité, quand ce n’est pas de nullité ?
Mais oui, nous pouvons tout avoir. Une vie privée épanouie ET une carrière gratifiante. Peut-être pas tout en même temps – certains moments de la vie imposent de faire des choix – mais en assumant ce que nous sommes intrinsèquement en tant que femme.
En jouant avec l’ombre mais surtout la lumière. Notre part yin. Et notre part yang.
Un point c’est tout.
Isabelle Deprez