Comment connaître enfin le flow ?

Connaissez-vous cette notion de flow ? Rien à voir avec le terme utilisé en musique pour désigner le rythme de la musique elle-même ou des paroles prononcées. Je parle plutôt là de cet état de bien-être intérieur total qui arrête le temps et fait taire l’ego. N’est-ce pas très recherché par les temps qui courent ? Mais savez-vous exactement en quoi il consiste et comment l’activer ? Grâce aux recherches du psychologue hongrois (au nom imprononçable) Mihály Csíkszentmihályi, pionnier en la matière, nous savons exactement que nous sommes tous en capacité de mettre le flow au cœur de nos vies.

Et si je vous disais que l’augmentation des ressources matérielles ne joue en rien sur le flow, le croirez-vous ? C’est pourtant ce que démontrent les études de ce psychologue hongrois. La belle voiture, la piscine dans le jardin ou la Rolex n’ont pas d’impact sur le bonheur, en tout cas aucun sur le long terme. Par contre, le fait de se consacrer pleinement à une activité qui nous fait plaisir nous mène directement à l’état extatique dont il est question. Mais ce n’est pas si simple que cela en a l’air. Car cette expérience intense qui nous fait dire « voilà pourquoi la vie mérite d’être vécue » n’est pas entretenue par la majorité des individus. Pourtant, elle est à la portée de tous, même de ceux qui ont vécu la guerre ou d’autres horreurs. L’idée repose principalement sur le fait d’avoir le sentiment de créer quelque chose de nouveau, en étant absorbé en totalité par la tâche effectuée. A tel point que le corps disparaît, tout comme la faim, la fatigue, le temps ou l’image de soi.

Oubliez les heures perdues devant la télévision ou la timeline des réseaux sociaux (à moins de rechercher une information précise), vous ne trouverez jamais le flow dans une action où vous êtes passif, voire apathique. Cherchez plutôt du côté de vos passions, de ce qui vous sort de la routine quotidienne, de ce qui vous fait passer dans une autre réalité. Certains ont juste besoin d’un petit morceau de papier pour écrire des mots, des notes de musique, des plans d’architecture. Les artistes sont les champions pour vivre pleinement le flow. « Paradoxalement, c’est lorsque l’individu agit librement pour le plaisir de l’action elle-même et non pour un autre motif qu’il apprend à devenir plus qu’il n’était auparavant », atteste le pionnier en la matière. Lui comme les autres spécialistes de la psychologie positive s’accordent à dire que le flow est particulièrement accessible aux personnes compétentes dans un domaine en particulier. Ces dernières ont développé des techniques de telle sorte qu’elles agissent avec facilité, spontanéité et sans effort. De votre côté, surtout, ne visez pas le succès ou toute forme de récompense. Lâchez prise quant au résultat à atteindre et concentrez-vous uniquement sur ce qui réunit plaisir et compétences. Pour laisser la place aux surprises.

Appuyez sur vos points forts ! C’est un des secrets. Certes, la société ne nous a pas toujours encouragés à penser de cette façon. Pourtant, les solutions reposent (en partie bien sûr) sur cet état d’esprit pour un mieux-être avec soi-même et avec les autres. « Pour entrer dans cet état de concentration intense, il faut s’appuyer sur ses points forts, ses qualités et réorganiser toute notre vie autour (travail, amours, loisirs, amis, relations familiales) », martèle l’américain Martin Selgiman, une autre sommité en psychologie. En soulignant ce qui vous rend unique et ce que vous adorez faire, vous pourrez alors connaître le flow, qui n’est pas réservé qu’aux autres.

A vous maintenant de dégager du temps pour trouver ce canal propice au bonheur, et qui comprend la détente, le développement de vos capacités, de votre créativité, de votre performance, de votre motivation, de votre confiance en vous, et… le plaisir. Car le flow tient en lui tout ceci à la fois. Rien de moins. Cette sensation que vous avez expérimentée peut-être de façon fugace peut être allongée, revisitée à l’infini. Elle est là, disponible pour chacun. Il suffit de la chercher, puis de l’entretenir.

Isabelle Deprez

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