« La difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d’abandonner les idées anciennes ».
Lord Keynes
C’est quoi l’esprit entrepreneurial ?
Si je vous dis indépendance, créativité, pugnacité, optimisme, capacité à la prise risque ? Vous voyez où je veux en venir ? A ce fameux état d’esprit, ce mindset qui fait tant rêver les porteurs de projets, les managers, les milleniums et ceux qui aspirent à réaliser leur rêve professionnel, coûte que coûte. Il est vrai que tout entrepreneur se doit d’avoir ou d’acquérir rapidement ces qualités pour réussir, d’autant plus dans notre société en quête de toujours plus de sécurité, où la paperasse s’entasse et où l’échec est montré du doigt comme à l’époque celui qui portait un bonnet d’âne. Il en faut de l’audace, de la persévérance et une certaine forme de foi, en soi avant tout, pour passer outre tous ces obstacles… particulièrement en France ! Alors comment faire pour l’insuffler ? Donner le goût du mentorat pour développer des aptitudes et habitudes, se confronter à de nouveaux challenges, dans une logique d’open innovation, développer une culture du « test and learn » sont trois leviers pour y parvenir. Sans perdre de vue que tout objectif doit être SMART : Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes, Temporels. Bon à savoir : vous n’avez pas besoin d’être une start up pour innover et avoir un impact fort. L’esprit entrepreneurial se cultive aussi bien seul qu’au sein de son entreprise en tant que salarié. L’intrapreneuriat a un bel avenir devant lui !
« C’est créer le talent que de l’encourager ».
John Petit-Senn
Quels sont les freins ?
Tous les jours, lors de mes coachings en one to one ou face à un public de salariés, je mesure à quel point le mal-être au travail n’a cessé de croître au fil des années. A qui la faute ? Difficile d’incriminer les uns ou les autres. Mais force est de constater que les grandes organisations peinent à virer de bord dans la tempête. Et ce n’est pas en engageant un Chief Happiness Officer que les choses vont changer par miracle. Installation d’un baby foot par ci, organisation d’un barbecue avec les équipes par-là, sont parmi les avancées largement médiatisées… Mais estce vraiment la solution pour réimpliquer les collaborateurs ? Pas sûr ! Car les études que j’ai décryptées dans mon livre Réenchanter le travail, c’est possible ! convergent toutes pour dire que les gens aspirent plus que jamais à un management tourné vers plus de sens, de dialogue, de maîtrise du temps et de capacité d’action. Ils veulent de la qualité – qui ne peut se résumer à ce que mettent en place les CHO – plutôt que de la quantité. Et parfois, une aspiration à une autonomie réelle donne envie de faire le grand saut … dans l’entrepreneuriat. L’enjeu dans le monde du travail actuel est finalement de détourner son regard du statu quo, du management pyramidal et sclérosant, pour embrasser d’autres formes de collaboration que les entreprises qui « libèrent » (surtout les énergies et les talents !) n’hésitent pas à mettre en place. Mais là encore, il y des tentations contre-productives. C’est en menant l’enquête que j’en ai mesuré les contours et effets délétères…
« La meilleure façon d’apprendre est de faire ».
Quels sont les facteurs clés du succès ?
Etre conscient que chacun avance en étant tributaire des tiers et de son environnement, ne pas se perdre dans tous les paramètres et revenir à l’essentiel : voici à mon sens trois éléments à ne pas perdre de vue. Mais aussi analyser ses forces, ses points de vigilance personnels et identifier les opportunités qui permettent de s’orienter vers le succès. S’il me fallait ne retenir que deux qualités fondamentales afin de décrire le talent intrapreneurial, j’évoquerai la combativité pour faire avancer ses idées dans un univers, celui de la grande entreprise, où les projets audacieux grignotent les zones de pouvoir établies, et donc se heurtent à des résistances internes parfois très fortes, et une saine patience stratégique, celle du renard, afin de ne pas s’épuiser psychologiquement. Certaines organisations répondent à ces défis en créant des « Labs » où les intrapreneurs en herbe peuvent se former, consacrer régulièrement du temps au développement de leurs projets ainsi qu’à leur promotion auprès de sponsors internes. Ce sont des pistes intéressantes. Il sera intéressant de mesurer le taux de mise en œuvre effective des projets proposés, afin d’ajuster si besoin la démarche.
En tant que coach, je ne peux occulter en plus de tous ces points la part de plaisir à alimenter en soi quand on se lance dans un tel projet. C’est bien lui qui donne des indices et guide vers le progrès, la croissance (personnelle et financière) et une forme d’enchantement. Voilà quelques pistes à explorer pour que l’esprit entrepreneurial ne reste pas au stade d’une belle idée ! C’est l’un de mes vœux les plus chers : voir se concrétiser et se matérialiser des créations d’entreprises ou des projets dans des entreprises existantes qui redonnent des ailes à toute la sphère professionnelle. Si garante d’épanouissement personnel et collectif pour une société qui va de l’avant. J’y crois. Et vous ?